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Carnet de voyage

Jour 6 : la nuit la plus rude de toutes ! - 2017

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Jour 6 : la nuit la plus rude de toutes ! - 2017

« Avant même le départ, nous avions préparé cette nuit là. La plus rude de toutes.

La nuit sous tente en plein hiver, restait pourtant encore quelques inconnus. Par exemple, la météo serait-elle clémente? La température battrait-elle des records de froid? A quoi ressemblerait le lieu sur lequel nous camperions? Autant d’éléments qui pourraient jouer en faveur ou en défaveur de ce moment partagé.

… Alors qu’en est-il? …

Il faisait froid... Moins que nos pires craintes, mais tout de même, il faisait froid : -15°. Notre camp se trouvait au bord du lac de Likoski à l’embouchure d’une rivière. L’endroit était magique. Une cabane sommaire avec 2 vestiaires ouverts par le toit et une « cuisine » basique; c’est à dire un poêle et un plan de travail.

Notre camp s’est vite organisé. Les enfants en sont à leur 3e jour d’expédition et ils commencent tous à trouver leurs marques : des petits trappeurs en herbe ! Même ceux qui appréhendaient le plus l’autonomie: Loup et Kaïs sont désormais autonomes en pleine nature et plus rien ne les effraie : ni la vaisselle en plein air avec de l’eau à 2/3°, ni même le montage des tentes. C’est donc avec une facilité déconcertante que notre petite troupe de campeurs érige 4 tentes et allume 2 feux.

Les marmites d’eau sont sur le feu et Guillaume et Romain nos cuisiniers attitrés ont motivé une partie des enfants pour préparer notre festin de ce soir : des pâtes au saumon.

Pendant ce temps-là, un autre groupe d’enfant s’attèle à une autre mission non moins importante: nourrir les chiens. C’est un vrai rituel. Les 65 chiens qui nous accompagnent et nous tractent à longueur de journée s’impatientent… ils sentent l’odeur des croquettes et de la viande. Mais il doivent d’abord patienter. La 1ere étape consiste à couper de gros pains de viande congeler. Le seul moyen d’en venir à bout est la hache. Les enfants se relaient pour en extraire 12 portions et répètent l’exercice jusqu’à ce que chaque chien est sa ration. Tout cela sous l’oeil attentif de Ludovic, l’un de nos deux guides. C’est l’un des moments les plus intenses de la journée. Tous les chiens hurlent de concert. Il faut savoir que les chiens de traineaux sont pour la plupart des chiens-loups. Ici ce sont les loups qui chantent… et qui ont faim. Méticuleusement, chaque enfant donne donc les morceaux de viande congelés aux chiens qui ont l’air d’apprécier ce mister freeze bien particulier. Vient ensuite la distribution de la soupe chaude de croquettes. Les hurlements se calment et les ventres se remplissent.

Les enfants eux aussi se regroupent près des « fireplaces » nos feux de camps sur lesquels sont disposés des grilles qui nous permettent aussi de cuisiner. Il commence à faire très froid, les degrés chutent et le repas est accueilli par tout le monde comme une source de chaleur salvatrice.

Après le diner, notre équipée a un rituel: « les moments waouh ». Chacun partage les meilleurs moments de sa journée: un fou-rire, une chute de traineau mémorable, un gros câlin et ce moment autour du foyer de braise qui danse. Les confessions font bon train et il est maintenant temps d’aller se coucher et d’affronter le froid.

C’était sans compter sur un événement incroyable et féérique. Frédéric nous appelle : « venez, venez » nous nous précipitons tous sur le lac pour voir : une aurore boréale... Ce qui pourrait passer inaperçu sous d’autre latitude a tout de suite interpellé Fred. Des nuées blanches, presque imperceptibles se forment dans le ciel, quand soudain elles se mettent à danser dans le ciel, des couleurs diffusent se créent et s’entremêlent. Les mots ne suffisent plus. Nous sommes tous extasiés.

Puis la nuit.

Au matin, nous sommes tous ankylosés par le froid mais dans l’ensemble la nuit s’est bien passée. Chocolat chaud au réveil , les enfants sont fiers d’avoir traversé cette épreuve haut la main. Cette nuit, nous avons tous appris une vérité finlandaise : toutes les nuits glaciales peuvent être supportées et survécues grâce à un bon duvet et … une aurore boréale...

Les vêtements ont gelé pendant la nuit, les chaussons de nos chaussures de traineaux sont complètement figés par le froid, mais un bon feu nous permet de réchauffer nos tenues. Les dents sont lavées sur le bord de la rivière, les tentes sont démontées avec une rapidité qui rendrait fière la Patrouille de France qui nous a entrainée pour ce voyage. A cet instant, la connexion avec la nature peut difficilement être plus aboutie.

Nous reprenons notre route, les yeux encore lumineux. Deux petites heures de traineau plus tard et une après midi sieste-sauna nous permettent de nous reposer et de recharger les batteries. Ce soir un autre repas de fête nous attend : du ragoût de rennes ! »

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